Apocalypse Beach, roman

par Tanguy Lambert | Sommaire

One Night in Paris, 2001

Là fait gaffe, c’est une party LSD avec tes vieux potes anglais, et en dix minutes tu vas réviser tout ton Rock’n’London, mais faut être patient avec ces gars de banlieue nord, le tube d’anthologie commence tranquillement au pub…

… en attendant la montée acide on commande tranquille quelques pintes, et on déroule sans forcer le son Depeche, pas plus, régler vos montres, il ne reste plus que 3:23 de niaiseries – I’m taking a ride with my best friend – non mais franchement Martin, t’aurais pu faire un effort sur les paroles quoi ! T’es quand même gonflé d’oser faire un tube avec ça – Never Let Me Down Again – t’avais pas un truc plus hot à écrire ?

C’est toujours la gouape cassée Dave Gahon qui d’un cri d’ange noir, sonne la fin des apéritifs et le début du gros son. Sacré Dave, un cas spécial, hors catégorie too High too Far too Soon, du genre à arriver toujours bourré chez un tatoueur interlope, donc le mec en fait ne ressemble à rien d’autre sur scène qu’un cockney ivre rêvant d’Iggy Pop, on aura jamais vu un groupe looké n’importe comment, à ce point c’est au pire du génie, Depeche Mode, lol

Donc, au bout de 3 minutes et 23 seconde de niaiseries, Martin, se souvient tout d’un coup qu’il est la rock star qu’il rechigne à être, ayant rangé ses bas résilles et son rouge à lèvres punky pour son rôle préféré de père de famille nombreuse, t’es pas là pour jouer aux fléchettes mon gars! t’es une rock star: au turbin, envoie la purée bordel, atomise les enceintes, électrise les groupies, fais quelque chose!

Et, déguisé en ange blanc, Martin Lee Gore, balance enfin du riff, ah ben on a failli attendre, là tu te dis merde ! y’a pas Keith Richard en guest star pour doubler la dose, c’aurait été trop bien… les guitares vibrent comme des synthés, montée tonale pour envoyer le pogo généralisé, tu montes le son toutes les trente secondes, ça vrille en techno transe, pump up the volume…
…et ça explose en apothéose happy people Made in London…

We’re flying high
We’re watching the world pass us by
Never want to come down

On est le 9 octobre 2001 à Bercy, le groupe est à son top, Dave esquisse un sourire, Martin savoure, ils ont fait danser leur génération. Les premières versions de Never Let Me Down Again étaient complètement déglinguées.
Mention spéciales aux choristes: Jordan Bailey et Georgia Lewis.
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One Night in Paris – The Exited Tour – Filmé par Anton Gorbjin