Celtic Pride. 1960

Mes grand-parents, la fierté celte incarnée, je pourrais facilement écrire un livre sur ce bonhomme étonnant, simple et exceptionnel qui a su être à la hauteur de son peuple…
J’ai souvent vécu avec eux, je devait être un trop agité pour la smala familiale, ce qui m’a tout de même permis dès l’âge de 7 ans, d’apprendre le russe, la musique atonale indienne, et surtout de savoir pêcher les bouquets (grosses crevettes) sous les cailloux du Trégor.

Le soir grand-père passionné de mot-croisés et de culture, faisait des mots-croisés vierges 5 étoiles, il n’y a pas plus difficile et le dictionnaire était sa lecture préférée, un érudit total, je n’ai jamais réussi à finir un 5 étoiles blanc, en commencer un est déjà sportif, il faut trouver aussi où sont les cases noires, aucune indication sur le nombre de lettres et chaque définition est une énigme.

Un tic nous amusait beaucoup, il fumait des gauloises sans jamais les toucher, la cigarette restait toujours au coin des lèvres et une fois consumée l’ensemble des cendres qui tenaient jusque là en équilibre instable, s’effondrait d’un seul coup transformant son gilet en immense cendier…

Merci grand-père pour tout ce que tu m’as enseigné, y compris rouler les cigarettes dehors sous la tempête, pendant que grand-mère n’avait qu’un seul programme éducatif: l’amour des autres…