Apocalypse Beach, roman

par Tanguy Lambert | Sommaire

Boom Shankar à Goa

J’étais donc sur la Route des Indes, tout au bout, au quartier général, à Goa, le all inclusive du psychotroper où Timothy Leary devrait avoir une statue en place de village – I belong to the Beat Generation – Les nuits à Goa au début des années 80, sont un délire plus cool que super-cool pour un ado des années 70 nourri de Kerouac et de ses écritures sous Benzédrine.

Boom Boom Di Boom, décor fluo psychédélique, vers minuit j’arrive aux ruines du fort portugais… c’est open, Boom Boom, la musique est magique, je n’ai jamais entendu ça avant, franchement, direct après les Sex Pistols ça fait un choc… c’est groove, c’est funk, c’est növö, c’est la techno… du James Brown mixé sur Kraftwerk, des boucles de Moroder sur les tubes de Yello… c’est félin et joyeux…

…mais, dans l’Empire des Indes, le Raj, où tout est déjà hallucinant même à jeun car tu peux y croiser au coin d’une rue un éléphant vêtu de rose, si, si, dans la Goa Party donc, il y a tout le fatras indien: les maigres vaches sacrées regardent, les mendiants estropiés tendent la cédille, et les moines shivaïstes, les sadhus, s’invitent en toge orange pour fumer le shilum divin – Boom Shankar – et ça tourne, c’est pas tout à fait comme une discothèque normale… hein! Tu es aux Indes quoi ! Y’a toujours un truc bizarre dans le chant visuel… même quand tu danses toute la nuit sous acide… surtout…

… souvent je me pose sur les nattes pour ne pas être trop high, restons prudent, les mamas bienveillantes cuisinent au brasero les crêpes à la coco… ta mama c’est sacré, tu n’en as qu’une, autour de la lampe à pétrole c’est la chaleur des amis, l’oasis du caravansérail bariolé, je papote avec Ana en partageant le thé à la cannelle, une danseuse à voix douce, allemande brune à peau mate, feuilles de ganja tatouées sur les bras, So Sexy !! détail essentiel et troublant, un truc pour moi.

… au petit matin, je rentre vite à Vagator Beach, un café et des toasts à la paillote, je suis très très high, ce qui ont fait ça comprendrons, les autres c’est pas grave… on vous expliquera dans un autre vie, ou pas… une fille sympa a vu mes yeux briller et me materne pour que je descende un peu, une gentille, c’est chill out… envie de la fraîcheur des vagues après une nuit de sueurs dans la poussière… et je vois deux ailerons dans les vagues, je sprinte, je crawle, un couple de dauphin me laisse approcher à deux ou trois mètres… magique
… je sors de l’eau hilare, direction mon hamac entre deux cocotiers, la vie est belle, et voilà Ana qui revient aussi de la party – Can I seat with you ?… Wahou !! Qu’est ce qui se passe? C’est pas vrai, la danseuse ? Elle est pas là pour le panorama imprenable… elle s’installe, et Pan! la corde lâche, on s’explose par terre, tout le monde descend au propre, et surtout au figuré…

Mauvais karma, trop gênée elle file et restera fuyante… Le destin d’une vie tient parfois à un fil, une danseuse de party, une shuffler tatouée dans ton hamac, quand même ! c’est rare, t’aurais pu vérifier les câbles… à défaut d’en péter régulièrement…

Je continue vers le sud après la fête éternelle, Mysore, Calancute, puis un interminable train entre Cennaï et Varanassi, trente six heures dans le même compartiments. Pendant tous ces déplacement je croise une apparition, une anglaise à la peau mate qui voyage en sari blanc !

Bap trip à Katmandu

Babioles à Varanassi

Ces textes écrits par Tanguy Lambert ont été publiés en privé sur Facebook, ce sont les extraits d’un roman en cours de réalisation. Par simplcité cette maquette de livre est hébergée sur le site professionnel de l’auteur.

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